J'arrête de fumer !
Mardi soir, je discute un peu avec Marie, qui était venue un WE chez moi, arrivée un peu malade, et repartie sévèrement malade. Suite à ça, elle ne pouvait pas fumer, sans se sentir physiologiquement agressée. Mardisoir, cela faisait 10 jours qu'elle n'avait pas fumé une cigarette. Boudiou ! elle qui n'a jamais arrêté, et qui fume depuis 15 ans je dirais...
Si vous n'avez jamais arrêté de fumer, vous n'avez pas la moindre idée de ce que ça implique. Sinon vous savez à quel point c'est à saluer avec respect.
Moi, ça fait 2 ans que je me dis que je vais arrêter, et je sais que je vais arrêter, mais je n'ai jamais eu mon déclic.
Un temps je me suis dit "me faut une copine non fumeuse, et ça sera ma motivation". C'est arrivé, mais pas le déclic.
Me suis dit aussi "après avoir déménagé vers Rennes ce sera bon". Pas mieux.
Me suis dit "une fois dans mon appart, je ne fume plus, ce sera un appart de non fumeur". Essaie encore.
Il y a quelques semaines, je sentais que c'était tout près, qu'il manquait une pichenette de courage pour me lancer. C'est Marie qui m'en a donné une grande partie.
Pour info, quand j'ai lutté pour partir de Lyon, que je me suis acharné, que je me suis battu de toutes mes forces, Marie suivait mon odyssée. Et Marie voulait également partir de la région, et retrouver les siens, mais ça impliquait tellement de choses aussi que ça la bloquait souvent. Mon odyssée lui a donnée le courage manquant. Elle est aujourd'hui dans le ch'nord, près de sa famille et de ses amis.
Quand j'ai su que Marie arrêtait vraiment de fumer, je me suis dit "allez, c'est mon déclic. En honneur au courage qu'elle a trouvé chez moi pour partir, je vais faire pareil avec la cigarette". On en a parlé, et sans arrêter de date, je lui ai fait part qu'elle sera sûrement mon déclic pour arrêter. Ce à quoi elle a répondu, au moment de se dire au revoir : "bon courage pour demain, ta première journée sans tabac !". Gloups, on y est. Merde. Bon ok.
Mercredi.
Ma première clope est souvent à 10h, à la pause. Je décide d'aller en pause quand même, histoire de pas perdre le plaisir de faire une pause. Je savais que tenir jusqu'au soir serait faisable sans trop de souffrance. La dernière fois que j'ai essayé d'arrêter (j'étais à Lyon), j'ai tenu jusqu'à 20h environ. Repousser la première clope, ça se fait, c'est dur, mais ça se fait. Aborder la soirée sans, c'est une autre paire de manche. Bref 10h, pause avec les collègues, je ne fume pas, on me félicite, pas de stress, tout baigne.
2e clope habituellement après le repas du midi. Vient donc le repas du midi. Je mange. Je finis de manger. Et là, envie. Grosse envie. Enorme putain d'envie. Je me lève sans rester discuter avec les collègues, je vais me laver les dents (ça aide souvent pour stopper l'envie de fumer). Ca me calme un peu, mais c'est dur quand même. Je tiens. Je code, je me noie dans le boulot, j'ai les nerfs. Je regarde l'heure, 14h15. Bordel, même pas une heure que j'ai fini de manger, et je suis sur les nerfs. Saloperie de poison. L'après-midi va être longue. Je me plonge dans le boulot derechef, je met le casque, je met de la musique a fond, je m'isole, tout m'irrite, tout m'énerve.
Coup d'oeil, 14h30 putain c'est pas possible je vais pas tenir. Je décide d'aller acheter des bonbons à la station service à 100m de la boite. Sur conseil de la vendeuse, je prend une chupa chups. Je prends aussi des chewing. Je déballe la chupa sur le trajet, je la met dans la bouche... haaaa. Ca va vachement mieux. Je redescends en pression à un niveau normal.
L'après-midi se passe. Je vais même prendre une pause à 16h. Ca va. La sucette a fait son effet. Je ne l'ai même pas finie d'ailleurs, je l'ai reposée dans son emballage, pour plus tard.
La journée se termine, je rentre, je me fais à manger. L'envie revient. Plus puissante. Je tiens, je finis de faire à manger, je mange. Et là épreuve. Putain de fuckin épreuve. La clope d'après repas du soir, avant la tisane. Je tiens, 19h30, je peux le faire. Je prends la tisane direct, limite je me brûle en refusant d'attendre qu'elle refroidisse (laps de temps pendant lequel je fumais). Je met un peu d'eau froide, je suis sur les nerfs, ça va pas le faire. Je met la sucette dans la bouche. Ca marche pas. Je tourne en rond, je serre les poings, les dents. Je sens que je vais pas y arriver. J'accepte la défaite. Mais avant de fumer, je me fais le serment de recommencer demain, et de recommencer jsuqu'à ce que je ne craque plus, et de recommencer jusqu'à ce que je sois débarrassé de cette merde. Comme un boss dans un jeu vidéo qui nous fous la pâtée, et qu'on retente jusqu'à ce qu'on le bute. Ok, je me suis bien ancré l'idée dans la tête, je me pose, je roule une clope. D'habitude ce geste me détend, là, même pas. Bordel. Je la roule, et je l'allume. Après la première latte, je sens tout le corps qui se détend, vraiment. Puis viennent des picotements et des légères fourmis dans tout le corps, de la têtes aux pieds.
Et là je réalise, que ce que je combattais c'était le besoin physique. Le sevrage physique. Que je pensais plus léger que ça quand même ! "Ok, demain j'achète des patchs".
Jeudi
Ironiquement journée mondiale sans tabac. Pur hasard, mais amusant. Donc rebelote, matin, 10h, cette fois je prend pas le risque de la pause, je reste dans le bureau. On va chercher à manger comme d'habitude à midi. Je demande un détour à la pharmacie, je prends des patchs 14g (il existe 7g, 14g et 21g), et des gommes 4g à l'orange. On va manger, puis vient l'épreuve de l'après repas. Intense, mais plus faible que la veille. Je joue la sécurité, et je met direct le patch. Sans m'en rendre compte, je me suis détendu au fil du temps, et l'envie s'est faite très discrète.
Du coup, grand schelem, pas une seule clope de la journée, pas même le soir, et à peine lutté ! Putain le patch c'est magique ! En fait, avec le patch je ne lutte que contre la gourmandise, pas le besoin. Et ben c'est vachement plus facile ! Je vire le patch 1h avant de dormir, ayant souvenir de gens qui disaient mal dormir avec le patch.
Vendredi, aujourd'hui. Je met le patch qu'à 20h, pas sentie l'envie avant ! Je me sens plein de confiance. Je me dis que ça va le faire.
Mais j'ai oublié une chose. Le week-end arrive. Effectivement, je ne dois pas relâcher ma vigilance. Et j'avoue que j'ai hésité à craquer 2-3 fois dans la soirée. Mais pas pour une clope, pour un pétard. Je n'ai pas l'intention de virer les pétards de ma vie, alors pourquoi pas ? De toute façon, si c'est dur demain, je recommencerai le combat jusqu'à victoire, encore et encore et encore et encore. Mais là j'ai pas encore fumé. En fait, j'aimerais bien pouvoir consommer du shit ou de la beu sans devoir y ajouter du tabac, mais le seul moyen que je connais c'est le bang, et il en est absolument hors de question, beaucoup trop extrême, à la fois dans le principe, et dans l'agressivité pulmonaire.
Donc là il est 23h20. J'ai enlevé le patch il y a 30 minutes environ, il tenait plus en fait (et c'était celui d'hier). Je sais que si je fume un pet, je vais pas pouvoir me coucher avant 4h a compter du fumage (sinon nuit de merde). Donc 3h du mat. Ca fait un peu tard, mais c'est le week-end non ? J'hésite. Et si je me prenais qu'un micro pétard à genre 3 lattes ? Avant je me faisais une clope normale avec 3 fois rien dedans, mais là je veux pas de ça.
De toute façon il faudra bien affronter le pétard sans craquer pour la clope à un moment ou à un autre. Autant le faire maintenant tant que j'ai la vigilance au maximum. Si c'est pas ce soir, ce sera demain, mais je veux le faire. Je veux savoir si c'est gérable, ou si je dois bannir ça également de ma vie, du moins pendant un temps (pourvu que non ! Déjà la clope, l'alcool (ça appelle trop la clope), me reste quoi après en plaisir défonce ? T.T).
De toute façon, demain je recommence, pas de clope, pas de clope, pas la moindre clope. Quitte à me patcher dès le matin, à bouffer des gommes nicotine toutes les heures, je ne fumerai pas de la journée, point final. J'y arriverai, c'est tout.
Ne vous en déplaise, je vais tenir un journal de mon combat d'ex fumeur. Sans doute régulièrement jusqu'à ce que ce ne soit plus un combat, mais juste une vigilance :p
Allez, j'expériment le micro pet, je donnerai mon impression demain (impossible de rédiger quand je suis def).
Alors, lecteurs/lectrices non fumeurs, vous vous félicitez de n'avoir jamais commencé hein ? Vous avez bien raison ! Vivez mon combat, ressentez mon stress, et n'envisagez jamais de (re)fumer !
To be continued...